Augure : des malédictions congolaises

LM Fiction de Baloji, Belgique / Pays Bas / RDC / France /Allemagne / Afrique du Sud, 2023
Sortie France : 29 novembre 2023
Distribution (France) : Pan Distribution

C’est la première fois qu’une fiction congolaise est retenue en sélection au Festival de Cannes. Augure figure dans la section Un certain regard en 2023. On doit cette présence conquérante à Baloji, connu comme rappeur et performeur, révélé au début des années 2000 au sein du groupe Starflam. Depuis, l’artiste né en RDC, basé en Belgique, a réalisé des clips, des films courts, tournés dans son pays d’origine.
Il investit les salles de cinéma avec son premier long-métrage, Augure. C’est une production pilotée de Belgique où vit Baloji, avec le concours des Pays Bas, de la RDC, la France, l’Allemagne et l’Afrique du Sud. Des moyens conséquents ont été mobilisés pour une histoire tournée sur plus de trois semaines dans une vingtaine de lieux différents.

Koffi revient à Lubumbashi, ville qu’il a quittée il y a plus de 15 ans, après avoir été rejeté par sa mère qui l’a considéré comme un  » zabolo « , un sorcier doté de pouvoirs négatifs. Lorsqu’il arrive, flanquée de sa compagne belge, Alice, qui est enceinte, il n’est pas bien accueilli par sa famille. Koffi veut s’acquitter de sa dot et se marier mais tout le monde se méfie de lui et il doit affronter les préjugés de sa communauté.
Le récit s’articule autour de quatre personnages considérés comme sorciers dont Koffi. Ils s’efforcent de trouver le moyen de s’entendre pour échapper à la marginalisation qui les indexe. Les destins se croisent, la tension monte. La République Démocratique du Congo est le reflet d’une Afrique fantasmagorique, poussée par le réalisateur.

Augure combine ainsi une vision rationaliste, héritée de l’Occident, avec la spiritualité africaine, ses rituels, ses croyances. Les protagonistes imprégnés de leurs valeurs, se confrontent dans une atmosphère qui oscille entre le drame et l’ironie mordante. La société est marquée par le patriarcat, l’omniprésence de la sorcellerie, les trafics, la survie.

Lire la suite sur le site africine.org

Author: Michel Amarger

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