Banel et Adama : vertiges de l’amour au Sénégal

LM Fiction de Ramata-Toulaye Sy, France /Sénégal / Mali, 2023
Sortie France : 30 août 2023
Distribution : Tandem

Les couleurs du Sénégal ont illuminé la compétition du Festival de Cannes 2023, grâce au premier film de Ramata-Toulaye Sy. Banel et Adama est une histoire d’amour tragique et ouverte, une production française avec l’apport du Sénégal et la participation du Mali. La réalisatrice jette un pont entre les cultures pour une fiction universaliste, plantée au Sénégal d’où sont originaires ses parents, tournée en pulaar.
Née à Bezons, en banlieue parisienne, Ramata-Toulaye Sy est sortie diplômée de la Femis où elle a conçu le scénario de Banel et Adama dès 2015. Nourrie de littérature, elle collabore à des scripts tel Sibel pour Guillaume Giovanetti et Cagla Zencirci, ou Notre-Dame du Nil de Atiq Rahimi. Mais le Covid et son isolement la poussent à écrire et réaliser son premier film court, Astel, 2021, tourné au Nord du Sénégal. Les récompenses glanées l’encouragent ensuite à reprendre Banel et Adama pour explorer son désir d’émancipation féminine.

Le film s’attache au sort d’un couple d’amoureux : Banel, 18 ans, passionnée et rebelle, aime Adama, 19 ans, réservé et sérieux. Ils veulent vivre à l’écart de leurs familles pour préserver et cultiver leur amour. Mais quand Adama, en tant que futur chef, refuse d’accomplir son devoir de sang, leur avenir est compromis. Le village s’alarme de leur mise à l’écart pour construire leur maison. Malick, le petit talibé, observe Adama et surtout Banel comme une métaphore de sa culpabilité. Autour d’eux, la sécheresse grandit et la terre s’appauvrit. Il y a des victimes.
L’histoire valorise le tempérament décidé de Banel. « Je me suis inspirée des grandes héroïnes tragiques comme Médée, Phèdre, Antigone tout en puisant dans la littérature américaine« , confie Ramata-Toulaye Sy qui s’est projetée dans ce personnage frondeur, capable de pouvoirs négatifs comme une sorcière, en ajoutant : « J’ai compris que toute la folie de Banel, c’était moi. » En face, Adama répond en fonction de sa situation de futur chef, pénétré de sa position dans le village, tempéré par son penchant pour Banel.

 

lire la suite sur africine.org

Author: Michel Amarger

Share This Post On

Submit a Comment

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.