Depuis 2012, Christophe Karabache donne régulièrement des nouvelles du Liban meurtri, en crise, par ses longs-métrages de fiction pulsionnels et offensifs. Après Sadoum, 2015, il enchaîne Zeitgeist Protest, 2016, Venus Obscura, 2017, ultravoKal, 2018, Vortex, 2019, Kamaloca, 2021. Des films tournés en France, en Belgique mais surtout au Liban qui les innerve.
Un rythme soutenu, enrayé par la pandémie du Covid qui n’altère pas la détermination du cinéaste libanais, toujours prêt à dégainer un court-métrage indépendant. Car Christophe Karabache mord la pellicule et dévore les images numériques comme ses personnages avalent de la chair humaine dans Zaman Dark, 2023. Une production libre, soutenue par une poignée de complices dont le producteur distributeur Elias Sfeir.
Dans cette nouvelle fiction, Khattar et Anaïs forment un couple isolé, retranché dans une maison délabré, en marge de Beyrouth. Ils auraient été des scientifiques audacieux, écartés de leur laboratoire. Ils prolongent leurs expériences en consommant de la chair humaine soigneusement préparée. Leur marché est alimenté par les victimes qu’ils saignent allègrement. Un jour, ils s’orientent vers les montagnes, gagnent les hauteurs vers un rendez-vous mystérieux. Ils passent un tunnel comme on pénètre dans la deuxième moitié du film.
Ils se heurtent alors à trois jeunes hommes armés et une femme, qui chasseraient les sangliers. Le couple se fait malmener. L’homme est détroussé, humilié, la femme prise comme un objet sexuel, disparaît. Commence alors une autre étape pour Khattar : fournir de la chair fraîche à une consortium de riches puissants via les commandes d’un intermédiaire. En retour, il reçoit des armes de sniper, de l’argent frais. Ce qui n’empêche pas le gout de la vengeance ni de l’anthropophagie.
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Distribution (France) : Visiosfeir Distribution