Shorta : traques en cité au Danemark

La société danoise a beau se préserver des étrangers, ils déboulent dans les films de genre pour faire exploser les nerfs et la cité. On le mesure avec Shorta, un polar nerveux et haletant, servi par Anders Olholm et Frederik Louis Hviid. Les deux réalisateurs frappent le Danemark avec une histoire tendue, située dans une cité métissée (fictive) de Copenhague où les policiers ne sont pas les bienvenus.

Le détonateur de l’action est l’arrestation musclée de Talib, un jeune Noir de 19 ans, malmené par les policiers. Lorsqu’il décède des suites de ses blessures, la révolte monte d’un cran dans sa cité. C’est là qu’un des policiers, proche de ceux qui ont assisté à la bavure, est conduit à patrouiller avec un collègue fort en gueule qui n’aime pas les étrangers. Jens et Mike ne s’apprécient pas mais ils doivent se serrer les coudes lorsqu’ils sont coincés dans la cité où ils ont imprudemment suivi une voiture suspecte.
Provoqués par les copains d’un jeune qui a été humilié par une fouille trop poussée, ils traquent un fugitif avant de se faire courser par les banlieusards qui occupent leur terrain. Solidement armés mais de plus en plus isolés, les deux policiers s’opposent sur le sort de leur prisonnier. Ils s’affrontent, se divisent. Jens fuit avec le captif qui peut le faire sortir de la cité, Mike cherche refuge de son côté. Leur duo se reforme pour un ultime duel. Une confrontation dramatique.

Shorta, qui désigne la police en arabe (ou plus souvent « Shurṭa », NDLR), est une plongée frénétique dans l’engrenage de la violence. Il y a celle des policiers entre eux, qui n’envisagent pas leur métier de la même manière. Car Jens paraît modéré et Mike provocateur avec les « étrangers », Roms, Arabes… qu’il ne supporte pas. Et puis il y a la violence de la cité où les bandes imposent leur tempo, avec des chefs pugnaces, au grand dam de petits commerçants détroussés.
« Notre but n’est ni de défendre ni de critiquer, mais simplement d’essayer de comprendre le « pourquoi » des actions et des visions du monde de ces personnes. Les jeunes hommes en colère, privés de leurs droits dans les projets de logement, qui se sentent diabolisés et incompris, ainsi que les policiers surmenés et sous-payés pour qui il en va de même », expliquent les réalisateurs.

 

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LM Fiction de Anders Ølhom et Frederik Louis Hviid, Danemark, 2020
Sortie France : 23 juin 2021
Dist. : Alba Films

Vu par Michel AMARGER
(Afrimages / RFI / Médias France)
pour Africiné Magazine

Author: Michel Amarger

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