Nomades : résignations et rêves au Maroc

L’attrait du Maroc, sa proximité, sa diversité, son exotisme aussi, motive des productions occidentales, tournées sur place depuis de nombreuses années. De André Téchiné (Loin, 2001) à Gaël Morel (Prendre le large, 2017), les réalisateurs français contemporains font des incursions en terre marocaine pour y exporter leurs questions. Ce n’est pas le cas de Olivier Coussemacq qui a passé les premières années de son enfance au pied de l’Atlas marocain, avant de le quitter brutalement pour suivre sa famille en France.

C’est là qu’il signe des sujets télévisés, des courts-métrages et un long, L’enfance du mal, 2010, avec Anaïs Demoustier en adolescente manipulatrice. Nomades, 2018, signale ses retrouvailles avec les impressions d’enfance, confrontées au pays d’aujourd’hui. « J’ai mis bien des années à retourner au Maroc », confie le réalisateur. « Mais les mères aussitôt, m’y ont bouleversé. » Et la figure féminine est en effet, le pilier de Nomades.

C’est l’histoire de Naïma qui travaille dans une filature de Tanger. Elle élève ses trois fils en l’absence de mari. L’aîné, parti en France, envoie des lettres rassurantes, mais pas d’argent. Le deuxième, mécanicien, tente la dangereuse traversée vers l’Europe en clandestin. Le cadet, Hossein, 17 ans, reste le seul repère tangible de la mère. Il sèche l’école en aspirant aussi au départ. Par peur de le perdre, après un drame, Naïma pense l’enfermer puis l’amène avec elle dans le sud, chez sa sœur.

Dans ce monde paysan, le cousin de Hossein lui sert de guide en rêvant lui aussi de partir. Le citadin découvre une autre réalité avec le dur labeur de la terre, tout en trouvant sa jeune cousine aguichante. C’est aussi la découverte du premier chagrin d’amour avec une jolie Française, croisée sur la route, qui visite le sud et lui ouvre les bras avant de s’échapper. Le désir de retrouver Tanger, de s’affirmer, pousse alors le fils dépité, et la mère qui veut savoir lire, à faire le voyage du retour. Là, ils vont se rapprocher avant une visite et un revirement imprévus.

Lire la suite sur le site Africine.org

Author: Michel Amarger

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