Les Meutes : course à la mort à Casablanca

LM Fiction de Kamal Lazraq, Maroc / France / Belgique / Qatar / Arabie Saoudite, 2023
Sortie France : 19 juillet 2023 (Dist : Ad Vitam)

La ville marocaine brille d’une nouvelle noirceur dans Les Meutes de Kamal Lazraq, un auteur mis en lumière par la section Un certain regard du Festival de Cannes 2023, où il a décroché le Prix du Jury. C’est une belle exposition pour le premier long-métrage du cinéaste marocain, parti étudier à Paris, à 18 ans, avant de s’orienter vers la Fémis où il se forme et réalise Drari, 2011, tourné à Casablanca, sa ville natale.
Il se fait remarquer avec Moul Lkelb (L’homme au chien – مول لكلب), 2014, avant de se lancer sur Les Meutes (Hounds). Produit par le Maroc, la France et la Belgique, il bénéficie l’apport du Qatar et de l’Arabie Saoudite. Des soutiens qui encouragent Kamal Lazraq à exposer Casablanca sous un angle noir.

L’action se déroule dans les faubourgs où évoluent les laissés-pour-compte de la société marocaine. Hassan et son fils Issam forment un tandem solide et rude. Ils survivent en enfilant des petits boulots et des trafics hasardeux pour Dib, un chef de clan caractériel. Chargés de kidnapper un homme, ils se retrouvent avec son cadavre sur les bras.
Culpabilisés et encombrés, ils cherchent à s’en débarrasser mais Hassan voudrait l’enterrer selon les codes religieux. Au volant de leur camionnette, lancés dans la nuit de Casablanca, les deux hommes roulent à contre-sens de leurs intérêts. Les contretemps s’enchaînent. Hassan est prêt à lâcher prise mais Issam prend le volant et la course dérape encore.

Les péripéties de Hassan et Issam sont ancrées dans l’atmosphère sombre de Casa et ses gangs. « La lecture au premier degré de ce film est assez simple : il s’agit de se débarrasser d’un corps« , estime Kamal Lazraq. « La trajectoire du film, c’est ça : un fils qui accepte tout de son père alors qu’il sait très bien au fond de lui que le père prend des mauvaises décisions. »
Sans contester la figure paternelle, le fils s’oppose à Hassan parfois avec véhémence lorsqu’il semble dépassé. « Malgré ses réticences, il le suit, il ne l’abandonne pas. Et il lui dit quand même des choses très dures », souligne le cinéaste. Leurs échanges passent surtout par des regards, des silences, des gestes comme l’indique le réalisateur : « Ce sont les actions, les décisions, les non choix qui nous éclairent sur la psychologie des personnages et sur leur relation. »

 

lire la suite sur le site de la FACC africine.org

Author: Michel Amarger

Share This Post On

Submit a Comment

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.