Frantz Fanon : Les révolutions de Fanon en Algérie

LM Docu-fiction de Abdenour Zahzah, Algérie, France, 2024

Sortie France : 23 juillet 2025, Vu par Michel AMARGER (Afrimages / Médias France)

Les célébrations du centenaire de la naissance de Franz Fanon, fameux psychiatre et théoricien de nationalité française, actif en Algérie, sont l’occasion de lui rendre hommage par le cinéma. Né en Martinique, en 1925, décédé aux Etats-Unis en 1961, Fanon a marqué par son combat pour ouvrir la psychiatrie, la relier à la lutte contre le colonialisme en concevant une pensée tiers-mondiste. Sa personnalité exemplaire a inspiré le Guadeloupéen Jean-Claude Barny pour un biopic produit en France en 2025, simplement intitulé Fanon, traité de manière classique et un peu mélodramatique.

L’Algérien Abdenour Zahzah l’a précédé avec Frantz Fanon, 2024, un docu-fiction sorti dans son pays en 2024, qui défend le rôle et l’action du psychiatre dans sa société. Son titre original, Chroniques fidèles survenues au siècle dernier à l’hôpital psychiatrique Blida-Joinville, au temps où le Docteur Frantz Fanon était chef de la cinquième division entre 1953 et 1956, simplifié pour la distribution en France sous l’intitulé Frantz Fanon, indique précisément que le cinéaste algérien s’intéresse spécifiquement aux trois années que Fanon a passé à l’hôpital psychiatrique de Blida, en Algérie.

Le film combine des séquences mises en scène avec des images d’archives pour évoquer le séjour de Fanon à Blida lorsqu’il a été nommé médecin chef de service. Quand il prend ses fonctions, en 1953, l’Algérie est encore une colonie française. La présence de cet homme de couleur qui met en pratique la « psychiatrie institutionnelle », s’oppose aux médecins et aux théories des médecins de l’école d’Alger, managée par des Français.

Fanon considère Blida comme un « bastion de la psychiatrie coloniale ». Il s’oppose à son chef de file, Antoine Porot qui véhicule une vision raciste des patients nord-africains. Fanon qui vient de publier en 1952, Peau noire, masques blancs, considère que « l’hôpital n’est que le lieu où l’on accueille les personnes malades afin de leur prodiguer un maximum de soins dans un minimum de temps ».  Il privilégie le dialogue, ouvre les salles de l’hôpital, délie les malades entravés, organise des matchs de foot, et envisage des séances de cinéma.

 

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Author: Michel Amarger

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