Everybody loves Touda : femme et artiste combative au Maroc

LM Fiction de Nabil Ayouch, Maroc / France, 2024
Sortie France : 18 décembre 2024
Dist : Ad Vitam

Depuis ses premiers films, Nabil Ayouch aime plonger son regard vers les marges de la société marocaine, pour en détacher des personnages forts. Et de plus en plus, ce sont des femmes qui sont les têtes d’affiche de ses longs-métrages comme le confirme Everybody Loves Touda, présenté en Première au Festival de Cannes 2024. Le film qui combine une coproduction marocaine et française avec des chaînes internationales dont Canal Plus, Arte et Netflix, prolonge l’intérêt du cinéaste franco-marocain, élevé à Sarcelles, en banlieue parisienne, pour les expressions corporelles comme une pratique libératrice.
Entre Whatever Lola Wants, 2008, qui célèbre la danse orientale, et Haut et Fort, 2021, où la musique sert de combat social, Much Loved, 2015, a déjà montré des filles dans des fêtes arrosées, ainsi que Razzia, 2016, où une cheikha est invitée dans une soirée qui tourne mal. D’ailleurs dans Les Chevaux de Dieu, 2012, la mère d’un des jeunes héros est aussi une cheikha. Approfondissant cette figure d’artiste qui pratique le chant traditionnel « aïta« , ce qui signifie « le cri », en arabe, au son d’un tambourin, Nabil Ayouch valorise dans Everybody Loves Touda, les paroles suggestives et subversives des cheikhas depuis le XIXème siècle. Car en chantant le corps, le désir, l’amour, elles s’affirment séductrices, frondeuses, elles sont aussi mis au ban de la société.

Le destin de Touda est ancré dans le Maroc. Elle vit dans une petite ville de province, chante dans les bars et les fêtes de village. Touda rêve d’être une cheikha pour interpréter des airs basés sur le cri, la sensualité, la passion, mais on lui demande plutôt de chanter des chansons populaires. Elle élève seule, son fils Yassine, sourd et muet, avec qui elle communique profondément. Après une fête avinée qui introduit le récit et dégénère en viol, Touda se redresse et fait front. Un policier avec qui elle a des rapports épisodiques, rode, mi protecteur mi profiteur. Mais Touda rêve de partir à Casablanca pour se faire reconnaître cheikha.

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Author: Michel Amarger

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