Ashkal : enflammer le cinéma tunisien

Long Métrage Fiction de Youssef Chebbi, France / Tunisie, 2022

Sortie France : 25 janvier 2023
Dist. (France) : Jour2Fête

Depuis la révolution de 2011, en Tunisie, le cinéma a marqué le pas puis a repris des couleurs. Au-delà des faits de société (La Belle et la meute, de Kaouther Ben Hania, 2017), des rapports de famille (Weldi – Mon cher enfant, de Mohamed Ben Attia, 2018), des histoires de couples (Noura rêve, de Hinde Boudjemaa, 2019), on voit apparaître des films plus symboliques tel Tlamess – Sortilèges, de Ala Eddine Slim, 2019.
Comme ce dernier, avec qui il a réalisé le documentaire collectif Babylon en 2012, Youssef Chebbi pousse les codes du cinéma vers le thriller et le fantastique avec Ashkal, sélectionné à La Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes 2022. Après deux courts-métrages remarqués, Vers le nord, 2010, et Les profondeurs, 2012, le cinéaste explore la face sombre de la Tunisie et ses lueurs brûlantes avec Ashkal qui signifie « des motifs », « des formes », en arabe.

L’action s’ouvre dans les chantiers des Jardins de Carthage à Tunis. Un site moderniste en construction, abandonné après le départ du président Ben Ali, et repris récemment. On suit l’enquête de deux policiers, Batal et Fatma, après la découverte d’un corps calciné. Suivent d’autres cadavres, d’autres brûlures. Les victimes semblent motivées par un mystérieux personnage. Ses apparitions furtives, entrevues, prennent le pas sur le suspens policier. Ashkal s’oriente vers une dimension fantastique où l’attention flambe.
« L’envie première était en effet de s’essayer au film de genre, tentative très rare en Tunisie. Notre cinéma reste souvent à la surface des choses. Il se cantonne souvent à une approche frontale de la réalité, à quelques thèmes laissant peu de place à l’imagination », avance Youssef Chebbi, puisant son inspiration dans l’atmosphère étrange des Jardins de Carthage, quartier imaginé par le régime de Ben Ali pour loger ses élites, sur un site antique, abandonné après sa chute en 2011. « De nombreux éléments des Jardins de Carthage m’ont fait penser à des films d’enquête, ou à la limite de la science-fiction, en particulier le contraste du très vide et du très massif », commente le réalisateur en accompagnant les deux policiers dans ce lieu propice à traquer une vérité volatile.

 

Lire la suite sur le site de la Fédération africaine de la critique cinématographique

Author: Michel Amarger

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