M Fiction de Amjad Abu Alala, Soudan / France /Egypte / Allemagne / Norvège / Qatar, 2019
Sortie France : 12 février 2020
Raviver le cinéma soudanais à l’heure où le régime politique opère une transition entre militaires et civils après le départ de Omar el-Bechir, en avril 2019. Tel est l’enjeu recherché par Amjad Abu Alala avec son premier long-métrage, Tu mourras à 20 ans, 2019. Installé à Dubai où il a grandi, le cinéaste tente d’élargir ses moyens dès ses courts-métrages après Plumes d’oiseaux, 2005, filmé avec la contribution de sa famille, puis Tina, 2009, coproduit avec l’Afrique du Sud et un chef opérateur cubain.
Amjad Abu Alala est aussi producteur de films courts et il s’investit dans des ateliers de formation, à travers le Sudan Film Factory depuis 2008. Il devient aussi programmateur pour la première édition du Festival du film indépendant du Soudan à Khartoum, en 2014. Et il monte une coproduction internationale avec la France, l’Egypte, l’Allemagne, la Norvège et le Qatar pour Tu mourras à 20 ans. L’équipe est composée d’un chef opérateur français, d’un premier assistant égyptien, du preneur de son libanais, assistés par des Soudanais en formation. Et la postproduction s’effectue au Caire.
L’histoire débute dans la province d’Aljazira, à la naissance de Muzamil. Lors du rituel soufi qui la marque, un derviche s’évanouit et le chef religieux prédit que l’enfant mourra à 20 ans. Le père de Muzamil ne peut le supporter et il quitte le foyer. Sakina, la mère, élève seule, l’enfant, affrontant le regard plein de commisération de l’entourage. Mais son fils grandit sans aller à l’école puisqu’il n’a pas d’avenir prévu.
Muzamil est attiré par une jolie voisine mais n’ose céder à ses sentiments à cause de la prédiction. Seul Suleiman, un marginal qui projette des films dans sa maison en buvant et en vivant hors des codes, veut élargir l’horizon du jeune homme. Il le défie de se démarquer de son sort, de s’écarter des préceptes du Coran et de son apprentissage dans lequel le garçon se réfugie. Et à 19 ans, les principes de Muzamil vacillent face à l’échéance de sa mort annoncée.