Or de vie : grandir sous terre au Burkina

LM Documentaire de Boubacar Sangaré, Burkina Faso / Bénin/ France, 2023
Sortie France : 5 juin 2024

Les dures réalités et les relations profondes qui se creusent dans les mines du Burkina Faso ont attiré des cinéastes comme Berni Goldblat avec Ceux de la colline, 2009, situé à Diosso, ou Chloé Aïcha Boro qui a tourné à Ouagadougou, Le Loup d’or de Balolé, 2019. Leurs regards documentaires ont pointé les conditions de travail dangereux, l’exploitation des ouvriers et la précarité. Avec son premier long-métrage documentaire d’auteur, Or de vie, 2023, leur compatriote Boubacar Sangaré s’enfonce un peu plus dans le sujet, au terme d’une longue investigation.
Connu par des films courts, depuis une petite fiction, Au nom de l’amour, 2012, et un documentaire très populaire au Burkina, Une révolution africaine, les dix jours qui ont fait chuter Blaise Compaoré, 2015, coréalisé avec Gidéon Vink, Boubacar Sangaré a une formation de juriste. Il se mobilise pour accentuer la structuration du marché audiovisuel en Afrique de l’Ouest. Or de vie s’inscrit dans cette dynamique avec des producteurs originaires du Burkina, du Bénin et de la France.

Le film est centré sur Rasmané, dit Bolo, un Burkinabè de 16 ans qu’on suit sur trois années. Bolo cherche de l’or sur le site de Bantara où convergent d’autres jeunes attirés par l’appât du gain. Le quotidien est rude. Bolo passe des journées à creuser dans un tunnel étroit pour remonter ce que contient la mine. Certaines excavations font 100 mètres de long mais Bolo reste aussi souvent sur le bord du puits pour aider ses collègues à descendre au fond ou à tirer sur la corde pour remonter les seaux de boues dans lesquels on espère trouver l’or.
A ses côtés, Missa, 12 ans, et Dramane, 13 ans, poussent les charrettes avec des sacs de 50 kilos de terres extraites, pour les conduire jusqu’au moulin où d’autres les tamisent afin d’extraire l’or. Derrière le monde du travail, on sent la solitude de Bolo, sa fatigue, son usure progressive. Il tient le coup en fumant des cigarettes, en faisant sa modeste cuisine, en discutant musique. Sa vie dans une petite tente est rythmée par des échappées au bar où l’alcool et d’autres substances sont accessibles. Le temps qui passe n’apporte que de petits gains et de grandes épreuves. Mais Bolo est décidé à faire front.

 

Lire la suite sur le site africine.org de la Fédération africaine de la critique

Author: Michel Amarger

Share This Post On

Submit a Comment

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.