L’Amour des hommes : subtilité de la distance

En sorties sur les écrans français le 28 février 2018, le 3ème long métrage de Mehdi Ben Attia poursuit son exploration de l’émancipation du regard qu’il avait développée dans Le Fil (2010) et Je ne suis pas mort (2013), cette fois dans la peau d’une femme aujourd’hui à Tunis après la révolution.

Une photographe dénude les hommes. Cette inversion est déjà intéressante en société occidentale, mais située en société maghrébine, elle bouscule encore davantage les codes. « Les films libèrent la tête », disait Fassbinder : c’est ce que rappelait le réalisateur en présentant L’Amour des hommes aux Journées cinématographiques de Carthage en novembre 2017. Plutôt que de chercher un scandale stérile, c’est ainsi une proposition d’inversion du regard qu’il développe avec ce thème hors-normes, en rupture avec les photos de femmes voilées ou fétichisées visibles au générique, ou avec les autoportraits d’Amel.

Il fallait une actrice expérimentée comme Hafsia Herzi pour porter ce rôle délicat : le film est écrit pour elle. Sa carrière internationale la protège en outre des retombées qu’une actrice locale pourrait devoir vivre. Elle porte un film dont le récit tient en deux lignes : après la mort accidentelle de son mari, Amel tente de se reconstruire par un travail artistique. Elle propose à de jeunes hommes de les photographier, les encourageant peu à peu à montrer leur peau. Elle regarde ainsi les hommes comme on regarde les femmes… et prend les risques correspondants tant il est difficile dans une telle démarche de faire en sorte que les hommes gardent leur distance.

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Author: Olivier Barlet

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