Le cœur de l’Afrique, ce sont sans doute ses esprits, ancestraux et puissants, qui orientent les hommes vers le bien ou le mal. Cette croyance, particulièrement forte en République du Congo, inspire une production française, tournée en pleine capitale. Kongo est une plongée habitée dans l’action des sorciers. Un film qui s’appuie sur l’observation d’une réalité, affirmée par les auteurs comme un point de départ : « A Brazzaville, aucune sphère de la société n’échappe à l’enchantement et à la magie. »
La figure centrale de Kongo est l’apôtre Médard. Il s’inscrit dans le milieu des ngunzas, une confrérie de guérisseurs traditionnels, et officie à Brazzaville. On le voit pratiquer dans son temple en chassant les mauvais esprits par des méthodes rudimentaires mais savantes. Il les extrait du corps des possédés par un mauvais sort, il les piège volontiers dans des bouteilles en verre. L’évocation de ses activités oblique quand il est impliqué dans un procès après avoir soigné une femme dont la maison et les enfants ont été victimes d’esprits destructeurs, sans le consentement du mari.