En sortie sur les écrans français le 30 mai 2018, le premier long métrage du producteur Saïd Hamich explore de très convaincante façon le difficile retour en famille d’un exilé. Dominée par l’extrême-droite, la ville de Bollène marginalise ses immigrés dans des quartiers abandonnés. Dans ce contexte discriminant, chacun se positionne. Le film est présenté en avant-première le 13 avril au Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen Orient.
Nassim, qui a réussi à Abu Dhabi, vient avec sa compagne Isabelle rendre visite à sa famille restée dans leur cité à Bollène. La ville est aux mains de la Ligue du Sud, mouvement d’extrême droite, et affiche un peu partout des affiches de jeunes enfants bien blancs avec le slogan « Une ville, une identité : Bollène ». Ce contexte politique de rejet de l’étranger baigne le film d’une menace : face à cette adversité, la gravité gagne les visages et les cœurs. Si bien que la rencontre avec un ancien prof de français communiste ayant viré de bord pour épouser les idées nationalistes déstabilise aussi bien sa relation avec sa compagne qu’avec sa famille et ses amis. C’est une souffrance qui le submerge, une vieille douleur qui l’empêche de se réconcilier avec son père qui l’avait exploité, et qui lui fait mépriser les choix identitaires de sa famille qu’il trouve trop rigoriste. Ce n’est qu’en comprenant qu’il n’y a pas à juger des gens acculés dans leurs derniers retranchements qu’il pourra regarder son arrogance en face et trouver les mots d’excuse.
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